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Continuité écologique: un exemple de réalisation à plébisciter

" L’idée, c’est que tous les usagers s’approprient le projet"
Arnaud et Tanguy

Ouest-France  Élisabeth PETIT.Publié le 17/01/2023 à 19h53

Vendée. À Chaillé-sous-les-Ormeaux, un bras de contournement pour la chaussée de Rassouillet

Un bras de contournement a été créé, pour assurer la continuité écologique, sur la chaussée de Rassouillet, à Chaillé-sous-les-Ormeaux (commune déléguée de Rives de l’Yon). Lancé par la Fédération de pêche de Vendée, ce projet atypique associe de nombreux partenaires.

 

Le bras de contournement s’étend de l’amont à l’aval de la chaussée de Rassouillet, à Chaillé-sous-les-Ormeaux. 

Arnaud Tanguy, directeur de la Fédération de pêche de Vendée (à droite) et Dimitri Bouron, responsable technique. 

Vu du ciel, le « bras » ressemble à un long trait bleu, qui s’étire et ondule entre une vaste étendue de terre et la chaussée de Rassouillet, à Chaillé-sous-les-Ormeaux.

« Nous avons lancé les travaux en juillet. Avec la sécheresse, la pelle mécanique a facilement eu accès au site », explique Dimitri Bouron, responsable technique à la Fédération de pêche de Vendée.

Un chantier atypique

 

pelleteuse

Le démarrage des travaux, en juillet 2022. | FÉDÉRATION DE PÊCHE DE VENDÉE

L’épilogue d’un chantier atypique, à plus d’un titre. « L’Yon comprend une trentaine d’ouvrages hydrauliques. Le Code de l’environnement impose aux propriétaires de les entretenir et de respecter la continuité écologique », poursuit le spécialiste.

Une obligation réglementaire parfois mal vécue par certains propriétaires privés, sommés d’entreprendre des travaux coûteux, pour être dans les clous.

Un constat qui a incité la fédération à agir. « En 2020, on a acquis la chaussée pour un euro symbolique, ainsi qu’une dizaine de parcelles attenantes, soit environ 5 ha, auprès de riverains. »

L’objectif : permettre aux brochets, vandoises, anguilles et autres espèces, répandus dans la rivière, de contourner l’ouvrage, pour poursuivre leur route vers l’amont.

« Le but était de rendre la chaussée transparente pour les poissons et de maintenir un niveau d’eau compatible avec la pratique de la pêche », précise Arnaud Tanguy, directeur.

Le bras de cent mètres de long sur trois mètres de large est jalonné par une douzaine de dômes, qui « permettent de créer des zones de passage plus ou moins rapides ».

La terre extraite est utilisée pour élargir les rives et créer un talus. « En novembre, on a aussi mis en place une passerelle, pour relier la chaussée aux parcelles », ajoute Dimitri Bouron.

Haie bocagère et chemin de randonnée

le canal

Le bras, après la pose des bordures en pierres et avant la construction de la passerelle, l’été dernier. | FÉDÉRATION DE PÊCHE DE VENDÉE

Un projet dont le coût atteint 110 000 € TTC, financés à hauteur de 50 % par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, de 30 % par la Région, et de 20 % par les instances de pêche (fédérations nationale et départementale, et association locale).

Une nouvelle étape sera franchie, à partir du lundi 24 janvier, avec la plantation d’une haie bocagère sur 500 m. « Nous nous sommes rapprochés de la Fédération des chasseurs de Vendée, qui fournira les 1 540 arbres, dont une douzaine d’essences, comme le chêne, l’aubépine, etc. »

Scolaires et monde agricole seront également associés. Le 26 janvier, 64 élèves des écoles privée et publique de Chaillé, ainsi que vingt bénévoles du Gardon chaillezais et de l’association de chasse locale réaliseront les plantations lors d’une vaste opération, en présence de salariés des deux fédérations. « L’idée, c’est que tous les usagers s’approprient le projet », souligne Arnaud Tanguy.

Une « vitrine », qui comportera à terme un ultime volet, visible d’ici un à deux ans. « Nous travaillons avec la commune de Rives de l’Yon, pour rouvrir un chemin communal, afin d’intégrer la chaussée dans une boucle de randonnée ».

 

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