Depuis quelques années nous constatons chaque année sur la période estivale une couleur verte/bleue de l’eau des plans d’eau et rivières de notre département.
On parle de prolifération de cyanobactéries. La couleur et la concentration de ces organismes est parfois tellement intense qu’on pourrait croire à un phénomène de pollution par déversement de peinture.
Les Cyanobactéries en quelques mots :
Ce sont des microorganismes (bactéries) microscopiques donnant à l’eau une couleur intense « vert-bleu »
Elles peuvent produire et libérer des toxines à l’origine de risques sanitaires pour les baigneurs (irritations et rougeurs de la peau, des yeux et des muqueuses, et en cas d’ingestion : maux de ventre diarrhées, nausées, vomissements).
Pour proliférer elles ont besoin d’eau de Co2, d’Azote, de phosphore, de lumière et de températures élevées
Vous l’aurez compris toutes les conditions sont réunies en cette période esivale sur nos cours d’eau pour que ces organismes puissent se développer :
Excès de nutriments et surtout du phosphore ( activitées humaines)
Pas de pluie, des niveaux bas avec des eaux stagnantes
Un fort ensoleillement et des températures élevées
Il y a t’il un danger pour l’homme et les animaux?
Il existe un très grand nombre de cyanobactéries et certaines sont capables de produire des toxines qui peuvent par ingestion ou contacts cutanés provoquer :
Vomissements où nosées
Douleurs musculaires
Gastro-entérites
Dermatoses
Irritations des voies respiratoires
Maux de tête, étourdissements
…
La promenade des animaux dans les zones d’eaux stagnantes souillées ou sur les grèves découvertes doit être évitée : ne pas laisser les animaux se baigner ou boire l’eau dans les zones touchées. Il est donc recommandé de tenir les chiens en laisse. En cas de symptômes ou de comportement inhabituel, il faut consulter un vétérinaire.
Je suis pêcheur, dois-je prendre des précautions?
A ce jour quand vous observez sur votre zone de pêche une coloration prononcée verte ou bleue vif ou la présence d’éfluorescence et d’écume il est recommandé par l’Agence Régionale de santé :
De ne pas naviguer et/ou stationner (bateau, Float tube, canoë…) dans les zones d’accumulation des dépôts verts ou bleus
De bien rincer à l’eau claire votre matériel de pêche ou votre embarcation
D’éviter de consommer le poisson ou au minimum d’éviscérer et d’étêter votre poisson avant consommation (A noter : la bioaccumulation des toxines se fait bien tout le long de la chaîne alimentaire et l’ébullition de l’eau ou la cuisson des poissons contaminés ne détruisent pas les toxines)
Limiter la consommation de fritures et poissons phyytoplanctonivores comme la Carpe, le Gardon, le Rotengle, …
En cas de congélation des produits de la pêche de bien éviscérer et étêter les poissons avant congélation, afin d’éviter tout risque de transfert de toxines depuis le tube digestif vers la chair.
A ce jour il y a très peu d’analyses réalisées par l’Agence Régionale de Santé et/ou les collectivités térritoriales en Vendée et nous ne pouvons faire qu’appel à votre bon sens afin de prendre vos précautions lorsque vous rencontrerez ce type de proliférations en bordure de rivière.
Peut on limiter le développement des cyanobactéries ?
Il est possible d’agir sur 2 facteurs pour améliorer la situation :
La réduction des apports en phosphore et azote dans les cours d’eau
La limitation des conditions du réchauffement de l’eau
Nous sommes sur des oprétaions d’envergure à l’échelle du bassin versant qui demandent du temps et qui font l’objet de programmes pluriannuels d’intervention dans le cadre des SAGE :
Accompagnement des exploitants agricoles pour diminuer les intrants (phosphore et azote)
Aménagement de zones tampons ou plantation de ripisylve en bordure des cours d’eau pour stopper le phosphore
Diversification des écoulement (continuité écologique)
Amélioration des systèmes d’assainissement
…
Peut on retirer ou traiter ces cyanobactéries dans nos cours d’eau et plans d’eau ?
Utiliser des produits chimiques tels que des herbicides est interdit : ces produits nuisent fortement à l’environnement et à la santé humaine et ne résolvent pas les causes du développement des cyanobactéries. Un traitement basé sur un dosage faiblement concentré de peroxyde d’hydrogène est testé depuis 3 ans sur le plan d’eau de Tanchet aux Sables d’Olonne. Ce type de traitement demande des autorisations spéciales avec des coûts importants et ne peut être envisagé à d’aussi larges échelles que des tronçons de rivière ou de très grands plans d’eau.
Les cyanobactéries ne peuvent pas être raisonnablement et efficacement retirées de manière mécanique dans nos rivières et grands plans d’eau : leur prolifération se fait sur de grandes surfaces en eau et de plus sur la colonne d’eau ce qui signifie qu’elles sont présentes sur une certaine profondeur.
Pour plus d’informations sur les cyanobactéries rendez-vous sur le site internet de l’établissement Public Territorial du Bassin de la Sèvre Nantaise : cliquez ici